Nous serons 4 CCBistes à venir représenter le club ce dimanche 19 mars à ce brevet du 200Km route de Longjumeau composé de Luc, Stéph’, Tof’ et votre serviteur Fred.
Il m’avait pourtant semblé que nous étions nombreux initialement à suivre le sujet et je ne sais pas si c’est la météo changeante des derniers jours qui aura eu raison de ces nombreux volontaires initiaux, mais nous ne voilà plus qu’à 4 le jour J.
En ce qui me concerne, j’avoue une petite appréhension tout d’abord sur cette distance (j’ai du faire max 100 bornes pour les sorties les plus longues auxquelles j’ai pu participer dans toute ma courte carrière de routard) et je sais que déjà la barre des 100 avait souvent été éprouvante physiquement, alors de là à atteindre les 200….J’ai bien essayé de m’y préparer, mais j’avoue que les conditions météo capricieuses durant les mois de préparation ont souvent eu raison de ma volonté de m’y préparer sérieusement, si on rajoute aussi le fait que la route reste pour moi un add-on du VTT, mais me voici petit du côté obscur.
Quoi qu’il en soit, nous voici donc, tels les 4 mousquetaires engagés dans ce brevet et au départ ce matin du 19 mars par une météo grisonnante, mais une température au départ de Longjumeau plutôt agréable….si ce n’est un vent qui fait déjà s’inquiéter un de nos experts du groupe, Luc, qui n’arrête pas de me dire qu’on risque de souffrir avec le vent dans la gueule et que ça risquerait de bouffer toute notre énergie, etc., etc. et que la bonne tactique serait de se coller à un groupe au chaud, qui roule idéalement à une bonne moyenne, mais pas trop lentement quand même et surtout d’éviter pour moi de prendre un relais et de tenir…7H45, petite photo du départ, les mines sont encore joviales, mais quand faut y aller…. On enfourche nos montures et nous voilà partis.
On sort de Longjumeau tranquillou, on se fait coller par un cycliste croisé sur la route monté sur un cyclo-ville Motobécane des années 70 en survêtement, lunettes carrées, porte-bagage surmonté de sacoches sur le côté, je ne savais même pas que l’on pouvait envisager une telle épreuve sur ce genre de monture, moi je dis chapeau, d’autant qu’à la montée vers Villejust, on dépose déjà le gars, bah il est pas arrivé le pauvre et on se retrouve tout seuls sur le plateau de Villejust et là on commence à prendre le vent pleine poire, ce qui nous demande de redoubler d’efforts et qui va nous accompagner par son sifflement sourd mais incessant dans les oreilles, sur une bonne partie du parcours, ça promet.
On croise quelques cyclistes, mais que c’est plutôt nous qu’on les dépasse, bien que notre moyenne reste empruntée jusqu’à passer près de Marcoussis, puis on se fait rattraper proche de Janvry pas (roulements de tambours) l’US Postale (ou l’AS Pantin, je ne sais plus…), groupe d’environ une dizaine de cyclistes qui tentent de nous enrhumer en nous passant. Un regard entendu entre Tof et Steph et nous voilà parti à raccrocher le groupe, on le tient notre peloton et ça va bon train d’ailleurs, 36-38Km/H à certains moments en vent de face, j’ai presque du mal à tenir. Nous voilà donc au train de l’US Postale, ou de Paola et sa copine Rebelle, je ne sais plus, ah oui, j’ai oublié de vous parler de Paola, belle plante d’1m75, carrosserie d’inspiration italienne, maquillée juste ce qu’il faut, qui fait du vélo et file au cul du groupe sans sourciller et à notre tête désormais. Au CCB ça fanfaronne, ça rigole fort, ça discute, essaye de lier conversation, je ne sais pas dans quelle mesure notre comportement ne piquera pas au vif les gars en-tête de peloton qui prennent pour l’instant le relais, mais bon bref….De mon côté, je m’accroche, 36KM on file bon train vers Dourdan sauf qu’une terrible envie de pisser me prend, qui ne me lâche plus et je commence à me demander quand on prévoit de faire une pause pour que je puisse me soulager. On passe Ponthévrard et je commence à demander alentours, « c’est quand qu’on fait la pause ? ». Steph aussi m’indique que sa jauge est pleine, mais qu’il faut qu’on tienne, si on s’arrête on perd notre convoi et on ne les rattrapera JAMAIS !!!… mais qu’un premier point de passage devrait arriver vers le Km 60 et que ce sera probablement là-bàs qu’on pourra en profiter pour faire notre pause, t’es sur la Steph ? Reste pas loin de 30Km d’ici cette étape, soit environ plus d’une heure à me tortiller sur la selle et ma vessie qui est prête à exploser. Sinon, il me dit que je peux aussi me faire pipi dessus : « Euh non là ça c’est pas possible !!! ». On est alors sûr de longues lignes droites vers Abli, plein vent et j’essaye de ne plus penser à ma vessie, je me concentre à rester dans la roue de mon prédécesseur et de préférence celle de Paola et ne plus penser à ce l’horizon qui se jaunifie de plus en plus au fur et à mesure que les kilomètres défilent. Puis, vers Abli, soit pas loin du Km 55, un des gars de l’US Postale en tête du peloton qui semble aussi souffrir du même mal, décide de s’arrêter sur le bord de route. Ouf, put…j’en pouvais plus. Pause technique générale, on irrigue les bords de chemin, je reviens tranquillou vers le groupe, mais là les 2 filles de l’US Postale sont déjà au taquet et mettent la pression à leur collègue de l’équipe pour repartir. Tof et moi désolé on prend le thé !!! Le groupe repart, que nous sommes encore à enfiler nos gants, refermer la veste, se regarder une dernière fois dans la glace et pendant ce temps là, Steph qui a emboité le pas du peloton et qui est déjà à bien 50 mètres nous hurle dessus «, Dépêchez-vous, mais dépêchez vous les gars, on va perdre le peloton !!! Et l’autre qui remet sa veste, etc… » bah oui un !!!
Force fut de constater que l’US Postale, c’est l’US Postale !!! Ils sont partis comme des avions et on va passer les 10 bornes qui suivent vent de face, en plaine, à essayer de leur recoller au train. Steph à la relance y grillera quelques cartouches, moi-même à l’aspiration, je me consume aussi, pour que finalement à un moment Steph jette l’éponge et qu’on opte pour les laisser filer. On se réconforte en se disant qu’on est plus très loin du premier point de passage et qu’on le retrouvera certainement à ce moment là. Et nous y voici d’ailleurs, Km66 dans un petit village perdu, l’US Postale est déjà là comme prévu et ils prennent leur temps, ça discute, ils n’ont même pas un regard pour nous, ils nous snobent, à se demander dans quelle mesure ils n’ont même pas fait exprès de nous lâcher un peu plus tôt….Bref, on se la joue détachés aussi, genre : « on s’est à peine échauffé les gars » et on se paye même le luxe de repartir avant eux (en se disant secrètement que s’ils nous rattrapent c’est pas grave, on leur recollera au train dés qu’ils arriveront, en bons cancrelats que nous sommes, eh ! eh ! eh !)
En sortant du village on commence à prendre un petit crachin de mars délicieux qui vient se rajouter au vent subtil, manque plus qu’un peu de grêle et on est complet !! On avance bon rythme cependant : Gallardon, Houx, Maintenon, les villes défilent, on passe les 80 Km et toujours pas d’US Postale, voir on dépasse plus qu’on est dépassés, ça file bon train des pointes à 38 Km/H, l’équipée est contente, mais j’avoue, j’ai un petit fond de stress et me demande si on va pouvoir tenir ce rythme et la distance à ce rythme. 90 Km et revoilà l’US Postale qui nous rattrape, je suis à ce moment en tête du peloton (si, si) à tenir un petit 32 Km bien tassées, puis tac-tac badaboum, c’est Bébelle, 2e incident diplomatique de la journée, ma poche de survie que j’avais attaché au cadre du vélo pour le matériel de premier secours (barres de céréales, gels, barbecue weber, côte de bœuf, etc….) s’ouvre et s’éclate sur la route obligeant tout le peloton à s’éparpiller de chaque côté de la chaussée pour ne pas rouler sur tout mon matériel, l’US Postale s’en va….une deuxième fois et làaaaa, je me suis fait pourrir une 2eme fois. Quelques minutes plus tard, nous repartîmes, moi tout penaud, Steph qui se demande si je ne commence pas à le faire exprès. On refile à notre petit allure, 100, puis 105, puis 107 Km on a atteint Cherisy, nouveau point de passage. Petit stop à la boulangerie, puis on repart. L’US Postale nous a devancé et est déjà repartie depuis plusieurs minutes. On repart dans le vent, grosse côte, 120 puis 130 Km, puis Luc, Steph et Tof me déposent dans une côte aux abords de la forêt de Rambouillet, ça commence à piquer pour moi, j’arrive encore à faire illusion sur le plat, on va arriver malgré tout sans embuches au dernier point de passage (Km 177) du côté de La Celles les Bordes dans un petit café et on retrouve nos copains de l’US Postale. Paola est là, riant aux éclats, une bière à la main (et en plus elle aime la bière !!!). Bon, on est quand même décidés malgré la fatigue à marquer le coup et on repart une nouvelle fois avant eux et là, ils ne nous reverrons pas avant la fin (salut les Boloss !!! Hé ! Hé ! Hé !). Je fais un peu le malin, mais je vais finir au forceps, toutes les côtes vont devenir des murs, Thalès, Machery, autant de noms qui seront synonymes de souffrance pour moi et mes poumons, mais nous voilà pourtant en vue de Longjumeau et à l’arrivée pour le dernier tampon et la petite binouze du CCB. Mon compteur affiche 27,5 Km de moyenne, j’avoue que pour une 1ere sur une telle distance, je suis plutôt content. Pour autant à l’heure où j’écris ces lignes, je ne pense pas raisonnablement que l’on me verra de si tôt sur un 300Km, mais content de l’avoir fait. Merci aux potos pour leur soutien et de pas m’avoir abandonné lorsque j’ai baissé de rythme et à bientôt à tous sur nos petites routes d’Essonne.
Fred.
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