Je ne sais plus à qui nous devons l’idée folle de participer à la Granit’ Montana, mais nous aurons été assez nombreux finalement à nous y engager, puisque nous ne serons pas moins de 6 du CCB à se présenter au départ de cette rando / course ultime et de fait, je ne sais pas s’il existe de rando plus dure dans le paysage des randonnées organisées en France. L’équipe se trouvera donc composée de Pascal, Victor, Sylvain, Tof’, Florent J. et moi-même pour cette équipée d’inconscients fous.
Départ de Briis le samedi 13 matin à 10H en convoi de 2 voitures. Les conditions météo annoncées pour la région où nous nous rendons sont plutôt mauvaises avec au choix, de l’orage et de la grèle le samedi et un dimanche sous la pluie battante. Bon à ce moment là on rigolait encore, mais un peu inquiets quand même. Arrivés le samedi en début d’après-midi dans la petite bourgade d’Ambazac et nous allons vite nous demander si nous ne sommes pas tombés au milieu d’une opération « ville morte », tellement la ville semblait déserte de toute activité ou nous allons entreprendre d’emblée une lourde quête, celle de se restaurer.
On arrive trop tard (14H, oui on ferme tôt en Province) à la pizzeria de la ville pour se faire servir et tout juste au Kebab de la ville qui va ré-ouvrir les fourneaux juste pour nous. On arrive à se faire préparer quelques petits Kebabs, puis on trouve la terrasse d’un petit café pour se faire servir la 1ère Bière du week-end. Constat, personne n’a l’air d’être au courant qu’il y a une rando VTT en préparation dans le coin et là où on n’a pu voir des villages vivre au rythme de l’évènement qu’était la rando VTT du week-end, ici autant dire que l’évènement semble passer totalement inaperçu aux yeux des habitants.
On se dirige ensuite vers le point de départ pour récupérer nos dossards où on s’attend à voir un peu plus de monde et on ne croisera que quelques camionnettes éparses garées, mais pas de quoi non plus dire que l’évènement semble attirer la foule.
De fait, l’évènement est limité à 500 participants pour éviter de trop endommager les 
chemins sous l’assaut de la horde de vtt-istes qui va les emprunter dés le lendemain. Dossards récupérés, nous re-passons faire quelques courses et hop direction le gîte et là ça sera la 1ère bonne grosse surprise du week-end. Alors pour t’expliquer cher lecteur, d’abord tu passes la maison du gardien et puis tu t’engages sur une grande allée bordée de Rhododendrons sur environ 1km, puis tu arrives à un 2e portail et tu t’engages dans une nouvelle allée bordée de sapin cette fois et sur encore un bon km, pour arriver dans une grande prairie avec un petit étang sur ta droite, un château au milieu et quelques dépendances sur la gauche vers lesquelles pointe l’écriteau « Gites ».
Nous nous garons et nouveau constat, il fait beau et 3e constat, il y a une piscine !!! Bon personne n’a semble t’il pensé au maillot de bain, mais c’est pas grave on va s’en accommoder, il y a des choses dans la vie parfois il faut savoir faire avec….
La proprio nous fait le tour de notre petite maison et tout le confort y est pour se sentir à l’aise.On s’installe et nous nous retrouvons rapidement dans la piscine ou quelques minutes plus tard Pascal va nous rejoindre pour la 2eme Binouze, voir 3e pour certains. Bon après j’arrête le décompte des bières ici, sachant que, cher lecteur, nous sommes restés très raisonnables, compte tenu de l’épreuve qui nous attendait. BBQ party, petite finale de Top 14, petit pipi et au lit.
Nous avons été plusieurs à mal dormir, la petite angoisse des épreuves ultimes en cause probablement. Réveil vers 7H, les départs se faisant plutôt tard dans le coin, petit dej, petite douche, petite pate à …et hop en route pour le départ qui est donné à 8H30 pour le 80km sur lequel seuls Pascal et Sylvain on signé et je dois dire qu’une de mes principales motivation tout au long de cette journée aura été de me dire, pu…que je suis content de ne pas avoir signé pour le 80Km !!!
Bref, départ d’une course FFC et le moins que l’on puisse dire c’est que ça sent la compet’, les mecs ultra-affutés, les montures ultra allégées, et Victor et moi-même on commence à se demander où est-ce qu’on a mis les pieds.
Départ au chrono pour le 80km, avec des barrières horaires à respecter et ça part pour la gagne, sauf….Sylvain, Pascal et quelques autres retardataires qui affichent clairement qu’ils y vont en mode « découverte bucollique des bocages limousains ». Ils ont probablement eu raison, car dés la 1ere difficulté technique, c’est l’enlisement et ce sera la queue-leu-leu sur le 1er km, apparemment volontairement pensé comme cela par les organisateurs pour réguler le trafic. On revoit donc Pascal et Sylv’ passer la ligne d’arrivée/départ quelques minutes plus tard et puis on ne les reverra plus de la journée, ils sont partis avec Belzébuth sur la trace de l’enfer !!
15 mn après le 80km, c’est notre tour de nous aligner et comme nos illustres prédécesseurs, nous nous mettons bien dans le fond de la grille, et oui, on ne change pas une équipe gagnante et je ne sais pas dire si bien nous en a pris, mais c’est déjà l’enlisement à 50m du départ puisqu’on s’engage déjà sur un single qui ne laisse pas de place à 250 personnes pour s’engouffrer d’un coup d’un seul. Perso, je trouve ça plutôt cool, la pression retombe un peu, j’ai le temps de refaire les lacets, boire un coup, retirer les lunettes, etc. bref, ça rigole et discute encore pas mal encore à ce moment là, jusqu’au déclenchement des hostilités. Donc comme Pascal et Sylvain on repasse la ligne d’arrivée/départ après 1km, puis on longe le petit étang de Jonas, puis ce sera le départ des montagnes russes, pourrais-je dire 55km de montée-descente incessantes que de single. Pas 1 mn de répit entre chaque passage, toujours au taquet, les cardio s’affolent.
Nouveau constat, on n’a fait les 15 premiers km à moins de 7km/heure de moyenne, donc si mes calculs sont bons on n’est parti pour plus de 8H sur le VTT, ce qui nous amènerait vers un 16H30/17H à l’arrivée, si pas trops de bobos, si pas trop de casse et si on arrive à garder le rythme alors que j’ai l’impression d’être déjà au taquet tout le temps….et là je me dis, pu…que je suis content de ne pas avoir signé sur le 80km….Le petit groupe de Victor, Tof, Florent et moi tient le coup, mais Victor nous dit déjà qu’il a peur de ne pas arriver au bout, qu’il n’est pas en grande forme, faut avouer que ces 1ers km démarrent très fort, j’ai déjà mis pied à terre dans une descente, assisté à un abandon (mec tout blanc qui demande assistance à l’organisation). Perso, je me tiens, mais je nourris déjà des doutes sur ma capacité à aller au bout, si ça continue comme ça sur que je vais exploser à un moment où l’autre.
Sinon, on n’a le droit à du single, des pentes truffées de cailloux émergeant sous de la bonne terre de bruyère de sous-bois, des racines humides, des cailloux humides, des plaques de granit humides, on n’est souvent à la relance et je suis le mouvement beaucoup mettant pied à terre pour se préserver sur la distance.
Le petit groupe se perd, se retrouve, se reperd, mais globalement, on arrive ensemble au 2e ravito à environ une 30aine de km du départ….il est 13H30. Le temps se gâte et il commence à pleuvoir. Petit couac de l’organisation, ils n’ont plus d’eau pour faire les pleins de gourdes et moi je suis à sec. Bon je vais m’arranger avec de la St Yorre en espérant que sur le 3e ravito ils auront de quoi corriger le tir. Puis on repart. Victor à la peine depuis le départ est quand même arrivé jusque là, mais nous indique qu’il va nous quitter pour rejoindre le 45km dont la bifurcation se trouve pas loin après ce 2eme ravito et moi compte tenu des conditions météo qui se noircissent, je me demande si je ne vais pas suivre le même chemin, parce que déjà sur un terrain légèrement humide, c’était déjà pas franchement facile, alors si le temps tourne à la pluie battante, ça risque de virer au cauchemard et si on ajoute 30km en 5H, on n’est déjà pas dans les clous avec mon programme.
Arrive la jonction, Tof et Florent disent qu’ils ne sont pas venus jusqu’ici pour rien et veulent continuer. Moi, je me tâte franchement, mais alors franchement et puis….merde ! On lâche victor pas loin du km 33, et ça ré-attaque. Finalement, cette 2e partie s’avèrera un poil moins exigeante que la 1ère, mais ça montera et descendra toujours pour autant, c’est peut-être moi qui commence à m’habituer ? Je vais perdre de vue Tof et Florent qui partiront un peu devant vers le km 45, je ne les retrouverai qu’à l’arrivée à 16H30, finalement on sera dans les clous avec 5mn d’écarts. Pascal et Sylv sont eux déjà arrivés
depuis 2H, obligés de bifurquer sur le 55km, ils ont presque eu la barrière horaire, mais trop crevés, ils ont à l’unanimité d’eux même décidé de réduire la distance, ça leur en coutera le sticker « finisher » à l’arrivée. Et oui on ne plaisante pas dans les randos FFC, ici réduire la distance est considéré comme un « abandon » Messieurs.
Nous sommes rentrés sans encombres à Briis. Certains parlent déjà de le refaire. De mon côté, vu que je fais parti des derniers de la grille du 55Km, je ne sais pas si ça serait bien raisonnable, d’autant que 3 jours après alors que j’écris ce texte, j’ai encore plein de courbatures….mais c’était une très belle rando, avec des supers paysages, mais aussi la plus exigeante à laquelle j’ai pu participer jusqu’ici. On verra en 2016 !!
@ bientôt sur les chemins
Fred