Ainsa – Zona Zero – 2024

ZonaZero 1 

Intro

Zona Zero => le centre du VTT all-mountain/enduro en Espagne. Un lieu mythique, témoin de deux manches des EWS en 2015 et 2018. Autant vous dire que j’étais content d’y poser mes crampons et de tester mon nouvel enduro dans des conditions « difficiles ».

À travers ce compte-rendu, je voulais personnellement remercier Victor Filipe pour son organisation et sa patience, car tout était bien ficelé, aucun problème à signaler. Un remerciement chaleureux également à Anthony Soulier pour sa sympathie et le transport de nos vélos autour de Ainsa, ainsi que pour les 20 heures de route aller/retour depuis chez lui en région parisienne. Merci également à Monika, JingJing, Jérôme (le littéraire) et mon « El Capitan » Fred pour leur sympathie et les discussions 🙂 (même si je ne suis pas un grand bavard).

Le départ

Le rendez-vous est fixé à 9h30 chez Anthony S pour un départ à 10h. Pour ma part, c’est Fred qui viendra me récupérer sur le parking d’Auchan à Bures-sur-Yvette. Le choix du vélo a été un vrai casse-tête pour moi… En effet, au départ, je ne voulais pas prendre le Banshee Titan car il est « lourd » avec ses 16 kg… et même si j’arrive à le faire grimper à peu près partout, cela me demandeZonaZero 2 une énergie conséquente pour en profiter. Au départ, je voulais apporter le Yeti SB100, mais je l’ai « cramé » au Singletrack Bike Park (roulement HS). J’envisageais de prendre le Yeti ARC C, un semi-rigide avec lequel je m’amuse énormément, mais la veille, j’ai cassé le passe-vitesse (plastique à l’intérieur de la commande après 10 ans de bons et loyaux services). Sans doute les séquelles de la dernière course de XC… Bref, mon choix s’est porté par défaut sur le Banshee… et ça me fera l’occasion de le tester dans la caillasse et d’en apprendre un peu plus sur lui.

Muni de mon vélo, de mon sac et de ma valise sur le parking d’Auchan, je suis prêt. Fred arrive, nous chargeons les vélos et nous partons rejoindre les collègues chez Anthony. Nous chargeons progressivement les valises, sacs et vélos sur la remorque. Je remarque après le chargement sur la remorque que le Banshee est quand même « long »… et surtout qu’il est lourd par rapport au vélo de mes collègues du club.

Les 11 heures de route en direction de l’Espagne se passent bien, et je trouve même que c’est plutôt rapide et moins monotone que l’avion. Nous traversons les Pyrénées et y apercevons de la neige au sommet des montagnes. La grisaille et la nuit tombante ajoutent du cachet à cette atmosphère… Les maisons isolées en altitude me rappellent ma jeunesse quand j’habitais à Mont Chéry… isolé de tout. Nous arrivons à Ainsa, où nous retrouvons le soleil et le ciel bleu que nous n’avions pas vu depuis longtemps. La température est tout de suite plus clémente. Nous trouvons rapidement l’hôtel Dos Rios. Nous récupérons nos cartes et chambres, puis nous déchargeons nos vélos dans un local dédié (douche, karcher, toilettes, pied d’atelier, outils à disposition, rack à vélo, caméra de surveillance, compresseur, chiffons de nettoyage à disposition, casier pour stocker nos affaires)… nous sentons que tout est prévu pour rouler…

ZonaZero 3Mercredi 5 mai 2024

Après un bon repas et une bonne nuit de sommeil, nous attaquons le lendemain matin avec un bon petit déjeuner. Pour ma part, je prends un petit déjeuner assez consistant pour éviter une fringale ou une perte d’énergie : 2 œufs, un peu de viande salée, un yaourt, un café, un pain au chocolat et une barre de céréales… avec ça, aucune méforme possible (fibres, protéines, matières grasses, glucides). Je bois également beaucoup d’eau avant l’effort (500 ml) pour rester hydraté car en phase de digestion + effort du matin. Je m’échauffe également un peu (nuque, jambes, poignets). Après un rapide check de mon vélo et le chargement de la trace, c’est parti ! Pour cette journée, nous restons tous ensemble. Il y a plus de 1000 m de dénivelé positif à chaque session. Il est donc important de doser l’effort en montée pour apprécier la descente… Encore plus avec un vélo comme celui que j’ai ramené. Les côtes sont franches et trialisantes, il est important de bien bouger sur le vélo pour ne pas être désarçonné mais aussi économiser de l’énergie. De mon côté, j’ai un plateau de 34 dents et 16 kg d’aluminium, pas toujours évident à amener. Dans l’ensemble, je suis très satisfait des capacités du vélo à grimper. C’est amusant, mais en montée, le vélo se pilote et relance mieux assis que debout en danseuse… (je me comprends). Première descente avec des épingles, des cailloux… c’est un chemin de piétons mais dédié au vélo… Ce type de chemin est typique du sud de la France (transhumance) et c’est surtout des chemins bien cassants avec des pierres, racines, des virages à l’aveugle… tout ce que j’aime quand je fais du vélo. Je constate que le vélo prend de la vitesse facilement, mais que je n’ose pas… de peur de tomber ou de me prendre une souche ou une pierre sur le côté avec mes pédales (ce qui arrivera plusieurs fois), je roule également un peu trop gonflé à l’avant (1,6 bar) comme à l’arrière. Je le ressens car le pneu ne se déforme pas assez sur les pierres et j’ai parfois des pertes de grip. Arrivé en bas, j’en profite pour attendre mes collègues afin de dégonfler légèrement. J’attends une bonne quinzaine de minutes puis je décide de remonter (j’avertis le groupe via WhatsApp) pour faire une boucle et donc refaire la descente. Le fait d’avoir dégonflé un peu mes pneumatiques me fait gagner en motricité, et c’est encore plus facile de grimper.

Je redescends encore plus rapidement, d’une part parce que j’ai mes repères de la première descente, et d’autre part parce que j’ai gagné en grip à l’avant et donc en confiance. Je lâche les freins et je freine même au dernier moment à l’amorce des virages. Les sensations sont bonnes et le vélo ne bouge vraiment pas dans les pierriers. Je ne suis pas brassé comme avec mon ancien SB6C. Ce qui me gêne encore sur ce vélo, c’est la position. J’ai encore cette habitude de charger l’avant (attaque), alors que la géométrie du vélo fait que je n’ai pas besoin de charger autant et que je dois opter pour une position plutôt « coude en bas » et surtout centrée (je me comprends).

Je remonte rapidement pour retrouver mes collègues, puis nous poursuivons tous ensemble. Les paysages sont magnifiques et les singles vraiment bien. Nous découvrons un chouette spot avec une cascade qui me rappelle la Réunion. 43 km pour 1400 mètres de dénivelé positif, une bonne journée dans l’ensemble avec une seule envie : rouler. Le soir, je profite du local pour peaufiner au calme quelques réglages (fourche, galet de dérailleur qu’il me faudra changer…).

ZonaZero 4Jeudi 9 mai 2024, EWS 2015

Un beau parcours, puisqu’il emprunte plusieurs portions de l’EWS de 2015. Pour ma part, j’ai hâte d’y être. La trace commence depuis l’hôtel. Nous commençons par un peu de route, puis nous basculons dans le lit de la rivière, puis une première montée, puis de nouveau de la route, et enfin une montée de catégorie 4. Je monte avec Jérôme et son vélo électrique. Je commence à fatiguer, je marque une petite pause, Jérôme continue devant. Je mets tout en œuvre pour le rattraper (défi personnel), malheureusement, je ne l’ai pas revu (il m’indiquera plus tard s’être trompé de trace). J’attaque un faux plat où je rencontre un groupe de riders francophones puis enfin, après la grimpe… la descente. Le petit panneau est rouge mais il y a aussi la petite flèche noire pour indiquer que c’est une trace technique. Ici, c’est un petit single où il y a une prise de vitesse, avec des racines, des pierres fixes ou roulantes, des virages relevés naturels, des marches et surtout la possibilité de faire des « french cut 😉 ». Je m’élance pleine balle et relance quand cela est possible. Le grip est bon, la fourche répond bien (cf. mon petit changement d’hier soir), les pierriers sont juste trop bons. J’adore entendre mon cercle cogner les pierres et les pierres cogner le cadre. C’est bon signe pour plusieurs raisons : d’une part, cela signifie que ça va vite, au point de soulever le tout. L’idée est aussi de ne pas trop freiner dans ces zones (pour ne pas trop déformer les pneus, ni les couper). Une pause rapide pour dégonfler un peu les pneus (1,3 bar à l’avant et 1,6 bar à l’arrière) pour m’aider à passer dans ces sections. Mes mains ne sont pas encore abîmées. La descente est super, j’ai hâte de la refaire en fin de journée. Nous poursuivons la trace ensemble puis nous entamons une longue montée. En haut, je sens que j’ai faim. Cela se fait sentir dans mes mollets qui chauffent et ma nuque qui commence à tirer. Je prends un petit temps pour boire de l’eau, manger une pâte de fruit et un petit beurre.

Arrivé au sommet, nous nous attendons, puis nous entamons une autre descente (la même que la veille mais plus raide). Je me sens à l’aise sur cette trace. Nous décidons d’accélérer un peu. En bas, nous basculons sur une route pour remonter, mais je commence à fatiguer. Je m’accroche, mais la fatigue est présente. Je perds le groupe de vue et je commence à sentir des frissons dans les doigts et les pieds. L’hypoglycémie n’est pas loin. Je termine la trace tant bien que mal, avec la même envie : continuer à rouler.

ZonaZero 5Dimanche 11 mai 2024

Nous terminons notre périple sur la trace de l’EWS de 2018. Une magnifique trace qui commence par une montée de catégorie 3 avec une vue imprenable sur le lac et les montagnes alentours. Les paysages sont magnifiques. En descente, le chemin est plus large, mais toujours aussi technique avec des portions rapides. Je me régale, le vélo est vraiment adapté pour ces traces. Je commence à bien le prendre en main, et les descentes se passent vraiment bien. L’arrivée est triomphale avec une vue sur le village d’Ainsa.

 

Valére.

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