L’annonce de cet enduro s’est faite sur Facebook via la page MTB IDF.
Une surprise, je me suis inscrit aussi vite que l’annonce et j’ai bien fait, les places étaient limitées à 53 participants !
Je ne connais pas l’endroit. En regardant sur Google Map je vois qu’il s’agit d’un site en Bourgogne avec des collines de 600 à 700 mètres. Et je sais aussi qu’une « maxi verte » avait été organisée dans le coin.
Bref, nous recevons un mail avec les inscrits. Je reconnais pas mal de noms, il y a des compétiteurs de niveau et surtout, il s’agit de locaux. Pour ma part, aucune pression pour cet enduro fait par des potes pour des potes, il s’agira pour moi d’apprivoiser, régler mon nouvel enduro, le Banshee Titan 3.2, en condition « course ». C’est mon frère qui se décide à m’accompagner jusqu’à la course de vélo et qui sera le chauffeur jusqu’au site, muni de sa petite Toyota Aygo et du mythique porte-vélos en aluminium qui va bien.
La veille, préparation des sacs :
- un sac « mécanique » avec l’ensemble des outils pour démonter/entretenir le vélo (avec un pneu boue) et des pneus de secours,
- un sac vêtements contenant les vêtements civils et le double en vêtements de course (en cas de pluie), x2 kway, x2 chaussures, le casque… (On notera que j’ai oublié des choses, ce qui me sera fatal… plus tard !)
Jour J, samedi 13 avril, c’est l’heure de partir. Nous partons à 7h30. Au moment de charger la petite voiture, nous voyons/constatons bien que c’est la première fois que le porte-vélos accueille un vélo aussi lourd, et long, ça ne passe pas bien. Nous décidons d’enlever les roues puis de les mettre dans des housses de protection et tout est passé nickel.
Le temps sur la route/trajet sera ensoleillé, et il fera chaud tout le long, c’est de bon augure.
Nous arrivons sur le spot sous coup de midi, il y a très peu de monde. Je reconnais direct les membres du staff et en particulier A. Verrier. Nous discutons rapidement. Je récupère ma plaque numéro 41, et les clés de ma chambre numéro d’hôtel..
Pour ma part, je me suis changé rapidement et j’ai attaqué les reco directement pour être tranquille.
Reconnaissance à pied avant tout. Pas de difficulté majeure à mon sens, sauf peut-être sur la spéciale 3, très raide dans la pente, avec un saut en pente qui je sens va me donner une (très) forte impulsion de vitesse. L’ensemble des sauts sont « sains », à savoir que si l’on arrive à haute ou basse vitesse, il y a de quoi atterrir proprement sans se blesser ou endommager le vélo avec un atterrissage à plat comme c’est trop souvent le cas sur des traces sauvages en Chevreuse….
Je redescends et je récupère mon vélo. Je mets mon casque et là, c’est le drame : je n’ai pas mes gants, mes jambières, mes coudières… et encore moins mon armure, j’ai oublié le sac chez moi !!!! Bref tant pis l’envie de rouler est forte et meme si le règlement interdit de rouler sans dorsale, jambiere.. je me décide à frauder et Je monte le tout à la pédale sur les sentiers dédiés pour rejoindre la spéciale 3, 4, 2, 5… J’attaque tout au sommet pour faire l’intégrale de la spéciale 2 avec le fameux saut de route, tout se passe très bien à ma grande surprise. Le Banshee a une faculté à prendre de la vitesse qui est « déroutante » après 10 ans à me faire secouer sur mon SB6C. Et surtout dans les airs, il est très sain. Pour les relances, il est moins vif que mon ancien enduro, mais il avance très bien, surtout en position assise. Comme le saut de route était le saut le plus haut de la compétition, je me reassure en me disant que tout le reste sera un facile. L’envolée et l’atterrissage sont très sains et la prise de vitesse satisfaisante. Je remonte le passage à pied en poussant le vélo pour ne pas me griller, et j’enchaîne sur la spéciale 3, celle où j’étais moins à l’aise suite à ma reco à pied.
C’est une spéciale courte, mais très raide, avec un saut droit dans la pente. Le saut est petit, sauf que derrière il y a un virage et le saut fait prendre énormément de vitesse ou j’ai du mal à freiner le vélo. Je constate que je ne suis pas le seul à galérer en urgence sur ce segment, car le sol est creusé et il y a pas mal de traces qui indiquent que beaucoup sont allés tout droit. Ça me rassure un peu. Je réfléchis donc pour la course de demain à venir ici moins vite. Bref, je remonte pour faire la spéciale 4. C’est une spéciale « neuve », fraîchement tracée avec de la terre bien meuble que j’aime bien. Les sauts sont très sympas et le sol amortit déjà tout, on ne sent rien. Il y a un « mur » avec un saut au milieu du mur que j’ai particulièrement apprécié, la prise de vitesse est folle et les sensations très bonnes, puis une relance qui ne nécessite pas un gros pédalage, tellement la prise de vitesse se fait naturellement. Puis on enchaîne avec un tremplin (saut) puis un drop… Je remonte une dernière fois (toujours à pied) et j’attaque la reco de la spéciale 5 (la plus longue). Elle dégage un bon flow et elle est technique. La fin est tendue avec un mur et un saut au milieu qui te fait « bien » décoller si bonne vitesse. Possible aussi de l’enrouler. J’ai choisi l’option une, le décollage avec un atterrissage légèrement en chandelle… Une petite frayeur car manque de contrôle pour le virage au niveau du pont, mais la prochaine sera la bonne.
Je décide finalement de me faire un dernier run. Je vois des gens remonter, je décide de les suivre. C’est marrant de voir autant de Santa Cruz. Par le passé, je roulais en Santa Cruz Bullit 1.0, puis Nomad Mk2, puis Bronson Mk1. À l’époque 2006-2010, avoir un Santa Cruz c’était le graal et surtout « rare » (hors de prix par rapport au reste), aujourd’hui c’est « commun ». Tant mieux, car ce sont d’excellents vélos. Et je ne parle pas des Commencal, il y en a partout. Idem, impressionnant de voir autant de Norco. Les jeunes roulent avec de superbes vélos et c’est tant mieux, c’est comme ça qu’on tire le niveau vers le haut.
Je remonte au sommet, avec le groupe. Un mec me demande si je veux ouvrir, je dis que « non, ce n’est pas prudent, mais après si personne ne veut, je veux bien ouvrir, ne pas hésiter à me dire si vous voulez passer. » Je n’ai jamais trop apprécié « ouvrir » un run quand je ne connais pas le groupe, mais avec le temps je sais pourquoi les gens font ça, c’est pour se rassurer, jauger, découvrir des lignes, se mettre la pression. Je décide donc de laisser les autres partir devant et de partir 20 secondes après le dernier. Je rattrape très vite le groupe et sur le road gap je rattrape l’ensemble du groupe. La chicken line fait vraiment perdre du temps et c’est tant mieux. Un rider du groupe me demande si je veux bien passer devant, je réponds que oui. L’idée maintenant est que je me « donne » un peu en condition pour que je puisse mettre en application mes recos précédentes. Je décide d’y aller franco, et de me mettre en danger. Tout roule sur les sauts, j’atterris à la limite sur le plat et je me surprends tout seul. Bref, satisfait.
Je retourne voir mon frère qui était en terrasse en train d’apprendre le chinois. Curieusement, quand je pédale, je sens mon pied bouger bizarrement, je force en côte, et boom, le pédalier se casse en plein effort !! . Mon 2ème Race Face Sixc en 2 semaines. Je me dis que ce n’est pas possible. Je tente de réparer, je cherche quelqu’un avec un pédalier de secours, mais ils sont tous au format dub ou en 30 mm avec du pressfit ou presque, et sans boitier BSA (je suis en BSA 24 mm) et puis je n’avais pas mes protections…. Bref, c’est la fin pour moi. Nous décidons de rentrer immédiatement, même si nous avions réservé l’hôtel. Tant pis, ce sont des choses qui arrivent. Je garde de bonnes sensations sur le vélo, c’est de bon augure pour la suite car j’ai quand même un peu de mal à le prendre en main, tous mes repères sont cassés est tout est différent dessus. Personnellement, j’ai hâte de faire du mass start avec ce vélo. Moi qui voulais arrêter la discipline après la catastrophe mécanique de ma dernière Méga de La Réunion (nombreuses casses, chutes et déraillements à gogo) et me focaliser davantage sur le vélo de route et les ultras, ce Banshee me (re)donne le sourire..
Merci de m’avoir lu, Valére.