Après une préparation acharnée pour les uns et plus dilettante pour les autres, nous voici tous réunis vendredi soir autour d’une pizza (de plusieurs même) et de bières (ici le singulier est inutile), à Caromb, petit village perché à flanc de colline, à 10 km du pied du Ventoux.
Même à cette distance, le Mont Chauve est impressionnant, comme seul échoué au milieu de la plaine. Autant vous dire que la tension et l’excitation sont au rendez-vous et que ça n’est pas en raison d’une mauvaise literie que certains ne passeront pas une très bonne nuit
Samedi matin, alors que les réveils avaient été mis vers 7h30, tout le monde est sur le pont à 7h00. Il nous tarde de nous frotter à la Bête. Après un petit dej’ pour charger les batteries, la préparation des montures et l’arrivée de Nico et Gégé qui n’ont pas dormi au gîte, nous voici partis pour une quinzaine de bornes d’échauffement avant d’arriver à Bédoin, kilomètre 0 de l’ascension.
Dès l’échauffement, on se rend tous vite compte que la région n’est pas tout à fait plate et une belle bosse nous fait vite monter la température. La trace en prévoyait d’ailleurs une autre avant Bédoin mais nous l’avons coupée (hommage à Jérôme sans doute) … En tout cas, le Ventoux est toujours présent à l’horizon et nous nous en rapprochons de plus en plus, toujours dans un paysage splendide et sous un superbe soleil, ce qui ne gâche rien.
Voilà, nous arrivons à Bédoin, au pied de la difficulté. C’est là que nous récupérons Xavier, le copain de Florent, qui nous y attendait après avoir loué un vélo. Les premiers kilomètres sont plutôt cléments, avec une moyenne de 4% sur les 7 premiers kilomètres. Les groupes se sont déjà formés et vont vite se déformés en arrivant à Saint Estève, lieu-dit où la route se redresse, en rentrant dans la forêt. A partir d’ici, chacun trouve son rythme pour un passage de 9 kilomètres avec une pente ne descendant jamais (ou presque) sous les 9%, souvent 10% d’ailleurs. C’est une portion exceptionnelle, dans une forêt magnifique, avec des cyclistes partout, dans tous les sens et souvent dans une forme très approximative … Très éprouvant physiquement et mentalement mais tellement beau !!!
Après cette grosse difficulté, les arbres se font plus rares pour complètement disparaître au niveau de chalet Raynard. Ici la pente s’adoucit pour passer à 7% de moyenne sur les 5 prochains kilomètres, un faux plat par rapport à ce qu’on vient de passer et on se voit même descendre des dents … Le paysage est grandiose avec une vue imprenable sur la vallée et sur le sommet qui ne semble pas se rapprocher malgré nos efforts. Nous sommes tous soulagés par la faible intensité du vent qui aurait pu rendre cette portion dantesque.
Nous pensions tous avoir passé le plus difficile mais c’était sans compter les 2 derniers kilomètres à 10% de moyenne ! Ça pique dans les jambes mais ça brille dans les yeux. Une dernière épingle et nous voici arrivés au petit raidard nous amenant au sommet. Un grand bonheur nous a tous envahi à ce moment : bonheur et fierté d’avoir réussi à dompter le Mont Chauve, bonheur d’avoir partagé ça avec les potes, bonheur d’être partis à 10 au pied et que les 10 se retrouvent au sommet !!!
Mention spéciale à Yannou qui s’est battu pendant plus d’un an pour pouvoir nous accompagner dans cette aventure et qui est arrivé en haut !!! Un mental de dingue !!!
Après avoir pris environ 153 photos en haut, en route pour la descente. Et que dire de cette descente ? Superbe, roulante, rapide … Et certains attaquent … Après avoir mis entre 1h30 et 2h30 pour l’ascension, la descente est avalée en moins de 20minutes. Ça défile et à cette vitesse (80km/h pour les plus rapides d’entre nous), pas le temps de regarder le paysage. L’adrénaline est à son niveau maximum. Le pied !!!
On se regroupe tous en arrivant à Bédoin et nous rentrons au bercail tous ensemble, fiers et fatigués par cette superbe sortie qui comptablise 68,8km pour 2050m de dénivelé positif, avec 1600m de D+ sur 20km pour le Ventoux …
En arrivant au gîte, certains ont profité de la piscine pour faire un peu de cryothérapie. Et oui, l’eau à 13°C, ça remet les muscles en place…
Le lendemain matin, c’est une sortie cyclotouriste qui nous attend : le tour des dentelles de Montmirail. A part quelques erreurs dans la trace (sans doute une trace gravel plutôt que route), nous en avons encore pris plein les yeux, en passant par Beaumes de Venise, Vacqueyras, Gigondas, Vaison la Romaine, Malaucène … des vignes partout, les dentelles découpant l’horizon, un soleil splendide et les copains … que demander de plus ?
En conclusion, encore un super weekend passé entre potes du CCB, avec un superbe objectif. Il faut maintenant trouver un autre col à faire l’an prochain et ça ne va pas être évident de trouver mieux que le Ventoux… L’idéale serait un col que les VTTistes pourraient descendre, histoire de partager l’aventure entre tous les membres du club, bitumards et boueux !
Sylvain
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