Ile de la réunion 2 et 3 décembre 2023
Ma 13eme participation à cette course mythique qui a lieu chaque année au début de l’été australe sur l’ile de la réunion.
Une course « premium » tant pour son cout pour la disputer, que par la richesse visuelle mais aussi et surtout en sensation qu’elle procure à tout VTTiste souhaitant se frotter au massif du Maido et à sa roche volcanique particulière.
Cette année a une saveur particulière pour la Megavalanche de la reunion, car elle compte désormais pour la coupe de France marathon. C’est la dernière course de l’année. Le niveau était particulièrement relevé par rapport aux années précédentes..
Pour commencer il faut comprendre, que la Mégavalanche se déroule sur deux jours consécutifs.
Le premier jour = les qualifications au format enduro. Avec 4 spéciales. Les 70 premiers de l’enduro sont qualifiés en « pro » les 150 autres en « challenger » et le reste en « amateur ». Il y a aussi des catégories spécifiques qui sont des courses a part avec la méga marmaille/kids (pour les personnes de moins de 18ans). Puis la méga VAE pour les gens en vélo électrique.
L’objectif pour moi est de rester en « pro » car c’est ici que compte les points pour la coupe de France, de plus c’est aussi par « fierté » personnelle.
Le second jour, => jour de course. Avec remise des trophées.
Synthèse des qualifications.
Je roule avec un « vieux » enduro de 12kg à savoir un vénérable yeti sb6c que j’ai acheté en 2014 en Allemagne. C’est un vélo d’enduro en carbone avec des roues 27,5. Sur cette période, il a beaucoup plu sur l’ile. Cette année, j’ai fait l’erreur de m’inscrire le jour de la course a savoir sur place, car je n’étais pas sur d’avoir mes congés sans solde.. J’ai eu ma réponse au dernier moment. Il n’est pas du tout recommandé de s’inscrire sur place si l’on veut « performer » car s’inscrire dans les deniers, c’est avoir un numéro du fond et donc de partir dans les deniers pour les qualifications.
En effet, je pars dans les derniers le jour des qualifications. Nous partons toutes les 30 secondes en one to one. Pas de chance, il pleut, le terrain devient boueux et glissant. Je pars avec une pression « doubler propre » sans mettre en danger la personne, mais réussir à me qualifier dans le Top 70..
Ce qui n’est pas rien.
Au moment de m’élancer, au premier virage, je rattrape la jeune fille qui était parti 30 secondes avant moi.. Je m’annonce, elle panique, et ne me laisse pas passer elle est en stresse car cherche à sortir de l’ornière. Je décide de prendre une ligne du côté gauche sur une partie en terre miroir (ultra glissante), pas manqué je glisse et je manque de tomber. Mais je la dépasse et je rattrape son père… puis dans la pente à grande vitesse, je rattrape un concurrent qui empruntait une chicken line.. pour ne pas prendre les sauts… Enfin j’arrive dans le dur les grosses racines bien brillantes car humides et la pente bien engagée. Je réussi avec agilité à me sortir de la en maintenant une bonne vitesse (Strava me dira pas le contraire sur ce segment), et je rattrape/double une dizaine de concurrents qui étaient à pied ou en difficultés sur cette spéciale 1. Ensuite grosse relance sur un faux plat ou je me mets dans le rouge au point ou de la bué apparait sur mon masque que j’enlève aussi vite avant d’enchainer la seconde partie, (très difficile avec racine, devers, branches basses.. terres miroirs.. flaque d’eau).
A ma grande surprise, je vois en face moi un groupe et le commissaire qui me dit « stop », c’est fini.. Pour des raisons de sécurités, la fin de la spéciale a été fermée car trop dangereuse. Selon moi c’est dommage car cette partie hautement technique aurait pu permettre de creuser l’écart davantage et d’être un marqueur différenciant. Mais je comprends et respecte la décision de l’orga, l’idée et de permettra a un max de gens de rouler et d’éviter les blessés.
Pour rejoindre la spéciale 2, il faudra pédaler tranquillement (de la descente sur de la route). En chemin je croise des vieux dalons que je n’avais pas revu depuis longtemps pour certains. Nous descendons en altitude, le terrain est sec et il fait encore plus chaud. La spéciale 2 est une spéciale a haute vitesse. Dans les champs de canne avec un gros virage relevé. Ici, c’est pédaler, pédaler et pédaler.. Sur cette spéciale, nous partons deux par deux. Je pars avec un jeune de 19 ans il roule en Cube stéréo. Au moment du « go » nous partons en trombe et en puissance premier virage c’était lui ou moi, finalement ça sera moi je lui passe devant assez salement puis je pédale comme un diable pour prendre un max de vitesse et le distancier. Mes jambes brules, je serre les dents.. Je l’entends derrière via son moyeu, son souffle puis je ne l’entends plus. Ma relance dans les graviers sur le faux plat m’a achevé, je commence a voir le gout du sang dans la bouche, dernière ligne droite, jje continue a pédaler comme un fou.. AU loin, j’aperçois la zone de timing…. Bingo c’est fini. Je reprends mon souffle et je continue de rouler avec le jeune jusqu’à la spéciale 3…
La spéciale 3 est LA dernière spéciale. Elle se déroule dans la savane. Il fait très chaud, le temps est couvert les nuages bas.. il ne pleut pas encore, mais ça ne va pas tarder. Pendant les recos, j’avais du mal sur cette spéciale car il y a des passages techniques nombreux (franchissement, pierrier en pente, épines, terrain sablonneux, dévers) le terrain est traitre.. Je sais qu’ici tout va se jouer pour gagner des places..
Les départs se font aussi 2 par 2. Le jeune me demande si il peut venir avec moi, je lui dis oui avec plaisir d’autant plus que j’ai personne.. Nous roulons ensemble, nous pédalons sur le faux comme deux diables mais il est plus rapide que moi et me passe devant. Le terrain est poussiéreux et glissant. Il est fluide, je n’ai pas de visu, mais je reste dans sa roue, c’est dangereux de faire ça, car je le suis aveuglement pis encore avec la poussière. Boom, je le suis il a sa ligne je me laisse surprendre dans le pierrier et je chute.. Je me relève aussi vite, je descends le pierrier à vélo malgré tout. J’enchaine le pédalage et j’arrive a recoller avec le jeune en Cube.. Puis sur une portion de pédalage, je lui fais mon légendaire « allez allez.. allez » que Cyril A saura reconnaitre et il me laisse passer naturellement je reprends la tête et j’arrive au dernier virage dernier saut de pierre ou je talonne violemment, avec devant un enchainement pierrier, sable, je glisse, tombe a nouveau.. Il ne me rattrape pas, je repédale comme un diable, je rattrape un concurrent devant moi je m’annonce a droite il va a droite.. il a pas compris, il me gêne, je le double sur la gauche dans les herbes hautes. Je continue a pédaler comme pas possible. J’aperçois de la poussière un concurrent et encore devant je réussi à le doubler au dernier moment avant le virage qui marquera la fin de la spéciale… fioooouu.. Je suis en nage, il fait très, très chaud, je suis tout en poussière.
Je profite pour discuter un peu .. On est d’accord pour dire que cette section est rapide dangereuse, piégeuse, glissante et technique pis encore avec la fatigue cumulé des spéciales précédentes.
Je regarde mon vieux sb6C.. Je lui souffle « toi.. tu vas avoir besoin d’un bon bain pour demain.. »
Je me rends au village de la méga. Mon père m’attend comme tout le temps. Les résultats ne sont pas encore proclamés. Je décide de rentrer à la maison et de revenir le soir pour récupérer ma lettre.
16H proclamation des résultats… La tension est la.. On nous présente les meilleurs, de chaque catégorie. Comme chaque année. Puis c’est à nous de voir notre classement… Je regarde, je cherche mon nom.. Ouf, je suie encore dans le top 70… je pars donc en dernière ligne avec la lettre E. Historiquement en 13 participations, c’est mon second pire résultat avec l’édition de 2011… mais en regardant les noms je vois que le niveau est quand même plus relevé que les années précédentes. George Edwards la bien dit « la méga entre dans une nouvelle dimension ». Surtout les temps sont serrés, il y a plus d’aussi grand écart avec les « pros » en termes de temps.
En sortant, je croise le jeune de 19 ans.. il a aussi sa lettre E nous serons donc sur la même ligne de départ lui et moi alors que l’an dernier il était C.. Bref demain c’est raceday…
CR – Megavalanche Raceday.
C’est l’heure… Pour ce jour de course, c’est ma sœur qui va m’amener au sommet du mythique Maido… mon vélo sur le porte-vélos nous faisons Saint Denis Maido en 40minutes à peine. Je suis dans la première vague en « mega mega » Nous partons donc les premiers, j’ai le temps de m’échauffer, faire monter mon cardio et discuter avec les copains mais aussi de faire deux trois sauts (le fameux saut après la route)… En regardant un peu autour de moi, ce qui m’impressionne ce sont les vélos, c’est impressionnant de voir autant de gros vélos d’enduro (full 29 ou Mx) plus aucun 26 et presque plus de 27,5…
D’avance, je sais que comme je vais partir dans les derniers, je vais avoir un gros travail pour doubler les gens et que tout va se jouer sur les 10 premiers km puis la fin dans le pierrier.
Le speaker commence le call… d’abord les riders ayant une lettre A (Absalon, Oton, Pigeon… quelques locaux) puis B, C… et enfin E.Je suis en dernière ligne. C’est marrant, car je me sens pas compressé comme les années précédentes où j’étais en ligne C ou D.Nous trichons et nous nous avançons… pour nous mettre au même niveau que les D… La musique Alarma retentit… la tension est forte, les nerfs sont tendus… les habitués savent très bien que durant cette phase de départ, le sol tremble tellement tout le monde pédale… « Allllllaaaaaaarrrmmmaaa » puis le GOOOO, nous nous élançons et c’est déjà un bouchon monstre une grosse chute devant au niveau du goulet perturbe le départ. Le rider était en boule par terre pour se protéger… puis nous attaquons la première descente dans les premières laves avec le saut puis à nouveau bouchon dans le second goulet.
Le départ
Tranquillement, je m’insère dans le bouchon et je décide de bifurquer pour prendre un peu plus loin pour éviter la queue et j’arrive sur la route un peu moins vite, mais heureusement pour moi, j’ai une bonne condition physique qui me permet de relancer à mort. Cette astuce m’aura permis de passer une vingtaine de concurrents… Là, nous arrivons vers la première côte avant de couler dans ce qui a fait la réputation de la Mega de la Réunion, à savoir le fameux champ de lave (des dalles de pierre massives, glissantes avec des crevasses énormes). Je suis le concurrent devant moi, je n’ose pas le dépasser, le mec derrière moi s’impatiente et me demande de le doubler faute de le laisser passer, je m’écarte, il me double suivi de près par un autre… qui me lance « oté Valère, roule sa donc » en traduction « put**** Valère, avance ».
Les laves
Je vous l’accorde sans détour, les laves, j’ai de plus en plus mal et encore plus avec le SB6C. Je n’arrive pas à garder une trajectoire, le vélo me brasse/maltraite quand je prends de la vitesse et je tape facilement. J’ai tout essayé : rouler tout mou, plus ferme, moins vite, pneu avec moins de pression, roue en alu, roue lache.. C’est pareil. Les meilleurs font cette section en 1 minute et 16 secondes… je passe ici en 1 minute 57 secondes, mon temps de référence sur ce segment est 1 minute 20 en… vélo de DH. De plus, j’ai beau charger de l’avant et être en position d’attaque avec le SB6C ; je perds systématiquement l’avant…. Et je glisse. Tomber ici, c’est se faire une clavicule ou se faire très très mal dans tous les cas Bref, la règle ne change pas en 7 éditions de méga avec le SB6C… je galère… mais cette année plus que les autres, les gens me doublent comme jamais… les places gagnées précédemment sont ici perdues.
Le sous-bois
Il faut voir cette partie comme une succession de mini boss avec un chemin et des racines. Il y a aussi un beau mur avec 3 trajectoires possibles. Je sors de ce bourbier et j’arrive sous le au niveau des marches du géant malgré mon 27,5 je passe sans encombre, la relance en cote, idem, je double 6 concurrents qui étaient a pied. Arrive une grève de lave avec un saut qui atterri sur un champ de racine, et des pierres branlantes, j’ai pas glissé, je suis pas tombé, « amen ». Dernière partie de sous sous-bois que j’attaque, car j’ai la chance d’avoir un bon cardio et une bonne condition physique, je passe sans encombre le dévers ou j’arrive à redoubler 3 concurrents puis arrive la motorway, (la motorway est composée de gravier et de gros cailloux roulants, pour info il est pas rare qu’une pierre vienne voler et taper le cadre) que j’enchaîne au max pour rattraper ceux de devant, j’enchaîne, avec le fameux mur où je double un concurrent ayant chuté sur les racines de la forêt… que s’annonce difficile. En effet, ce segment est composé de racines apparentes, c’est-à-dire que si vos pédales sont trop basses vous pouvez vous accrocher et être stoppé net. Il faut être puissant, agile et avoir des lignes safe… je réussis ici à survoler le tout et à doubler 3 concurrents sur ce segment… Ouf. Puis arrive le mur de racine et enfin la passerelle avant d’enchaîner le chemin pompier. À ce stade de la course, il ne faut pas lâcher malgré la fatigue et les jambes qui brûlent car le plus dur arrive.
Sur ce segment je suis à 46 km/h de moyenne… je prends le risque de tomber car la surface est en gravier, je ne freine pas pour bien relancer le faux plat… avant de couler dans la « jungle ».
Louis emile « la jungle »
C’est une portion célèbre et très très difficile, la terre est dure et glissante (terre miroir), il y a plusieurs lignes de possibles et il y a surtout des racines énormes et un saut bien hard à faire. J’arrive très vite sur le saut, que je passe sans encombre pour atterrir sur un beau plat qui me fait taper la roue arrière et le cadre que je sens se déformer… pas grave. On continue.
Je rattrape un concurrent fatigué et donc en difficulté, (il évite les obstacles) il me laisse passer. Puis j’arrive à rattraper un groupe qui semble gêner/freiner par quelqu’un devant eux, car j’entends des injures en créole, les voix me sont familières… j’arrive derrière avec un « oté Cedric c’est Valère… » qui me répondra avec humour « aie aie aie lettre E nous a rattrapés ». Le type décide enfin à nous laisser passer… c’était un Espagnol… je pense qu’il était en stress et ne savait pas où se mettre… ce qui est logique tellement l’espace est petit. Le rythme reprend de plus belle, mes potes me distancent légèrement, j’ai du mal à les suivre, je me mets en danger, mon vélo part dans tous les sens quand je prends de la vitesse… l’avant décroche je chute… me relève aussi tôt… je déraille… (heureusement que j’ai un guide chaîne…) je réussis à réparer et je me fais doubler par deux concurrents. Dernière grosse pente… avant le début de la route…
Cryptoméria – Bike Park
Sur la route avant de couler dans la forêt de cryptomeria au niveau du bike park… je pédale pour redoubler l’Espagnol, puis j’arrive à doubler quelqu’un ayant crevé son pneu arrière et j’arrive au loin à apercevoir le groupe de camarades. Je connais bien ce segment, et je me décide à lâcher les watts… ce qui me sera payant, je prends des risques, le terrain est glissant à cause des pluies récentes, la boue présente, pas grave mon pneu maxxis shorty débourre bien même si la boue colle partout. Je suis de nouveau derrière mon pote, je lui souffle « c’est encore moi, dalon ». il me demande si je veux passer, je lui dis que non car je sais qu’il va me mettre la pression dans la prochaine portion… bien cassante… et j’ai eu raison. Nous arrivons sur une portion ultra rapide, creusée et glissante, j’ai un mal de chien à le suivre je n’y arrive pas il est plus rapide que moi dans le défoncé et il a ses lignes propres, fluides, son vélo ne perd pas de vitesse… je suis vénère, car je dois relancer en pédalant partout. J’en peux déjà plus ça me demande trop d’effort, je lâche l’affaire pour en garder pour la fin et surtout sur la longue portion de route qui nous attend. À ce niveau de la course, je suis dans les 35 premiers. Il reste une motorway a travers les champs de canne en altitude c’est ici que Cedric Gracia a failli mourir… la portion va très très vite, et il faut faire très attention de ne pas tomber dans les rigoles créées par l’eau ou de tourner le guidon, car c’est la chute garantie. Tout se passe bien j’aperçois le faux plat de la route.
La route
J’arrive au niveau de la route, je passe sur le plateau 46 et je déraille de nouveau… je remets la chaîne aussi vite sur le plateau. Et je repars. Cette portion de route est longue, très longue et c’est surtout un faux plat, bien fatigant. Je suis à 25 km/h de moyenne, je bave, j’ai chaud, je transpire, le casque intégral m’oppresse mon souffle est fort, mais très court… je suis en danseuse… je double 3 concurrents dont mon pote… puis une descente sur la route, où il ne faut pas se reposer/laisser aller. Pour cela je suis en position aéro c’est-à-dire en boule coudes rentrés pour m’économiser au pédalage puis de nouveau faux plat où il faut relancer vite et fort, j’arrive à doubler un concurrent…
Nouvelle portion puis parapente
Puis nous arrivons sur une nouvelle portion fraîchement ouverte pour l’occasion. Je déraille à nouveau. Je laisse passer un concurrent puis deux. Je remets la chaîne, heureusement c’est de la pente j’arrive à relancer facilement. Je coupe la route, il y a de plus en plus de monde pour nous encourager, ce qui est plaisant, nous arrivons au niveau des parapentes, cette portion est réputée pour sa très haute vitesse. Je m’élance, j’aperçois au loin 2 concurrents qui m’ont précédemment doublés , je me dis yes je vais les rattraper… je descends tout ce que je peux… j’entends derrière moi un moyeu et je vois un mec me dépasser en pleine descente il va encore plus vite que moi… je suis dégoûté, car je suis à fond… sa roue arrière sautille dans tous les sens, il prend le virage très vite et nous relançons tous les deux dans les champs de canne… Ouf, je suis plus puissant que lui… fin des cannes, dernière portion de route, où j’aperçois de nouveau les deux lascars que j’avais aperçus juste avant d’attaquer la descente « parapente » Je pédale du mieux que je peux, et j’enchaîne les virages vite, très vite, que j’arrive à les rattraper puis de faire un doublon. Nous arrivons sur la fin de la mega MA portion, je sais qu’ici je vais faire un carnage le fameux « pierrier » je suis tout excité, j’ai un regain de force ehehehe…
Le pierrier
Je déboule, je lâche tout, je vois de la poussière fraîche, il y a une proie juste devant moi… je me sens « puissant » ma proie juste devant moi, en difficulté, ma proie cherche à éviter les pierres, de mon côté, je fonce dans le tas pour le dépasser. Il n’y a pas à avoir de ligne ici, juste de la puissance. Il y a de l’espace pour doubler à condition de vouloir jouer avec les pierres. J’aperçois encore de la poussière devant moi « amen » c’est beau… Je pédale, alors que je ne devrais pas… je le double en lui coupant le virage il m’a « juré », tant pis, c’est le jeu, je poursuis ma route je ne déraille pas et c’est un miracle car ça tabasse bien…et mes roues tapes plusieurs fois la pierre (merci le tubeless) c’est bientôt la fin, il y a de la poussière fraîche… encore une cible… grand mal m’en a pris… je tente d’accélérer pour le doubler… quand soudain un j’entends gros « paaaaaan »ma roue frotte, sur le cadre, je perds de l’air j’ai du préventif qui gicle… mon cercle à cassé, et par la même j’ai déraillé… c’est fini je vais être à pied… Je suis à 1 km de l’arrivée, je ne regarde même pas, je ne cherche pas a réparer je fais le tout en courant (pas facile, avec le soleil et les pierres). Je me fais doubler par plus d’une dizaine de personnes. J’entends le speaker au loin l’arrivé est proche, les gens applaudissent, m’encouragent. Je cours, je suis au bout du bout. Je franchis ce maudit talus et enfin la ligne d’arrivée…
Ma sœur était déjà là. Elle m’attendait. Mon pote me félicite pour ma course, le type qui m’a juré vient me voir pour s’excuser de sa grossièreté, je lui dis que c’est rien, c’est normal ? Je prends un verre de coca, et nous décidons avec ma sœur de partir, pas besoin de rester pour la remise des trophées et les résultats finaux, ma sœur avait les live timing sur son téléphone, elle me dira seulement « c’est dommage tu as bien remonté à un moment tu étais 34ème et là tu es 48ème » Au moment de charger le vélo sur le porte-vélo, je regarde ce pauvre et vieux vélo défraîchi. Avec cette roue cassée, ce pneu éventré et je me dis que je dois être comme lui « trop vieux » « usé » et je me décide peut-être par dégoût d’arrêter l’enduro, car la discipline me revient cher en termes de réparation/préparation… l’avenir me dira le contraire.
Une méga est une course difficile mais aussi et surtout des rencontres, des potes, de la concurrence ou le matériel et les corps sont mis à très rude épreuve.
Valére !